Interview décalée de Björn Larsson

Pour cette nouvelle édition, Isabelle, pétillante stagiaire des Boréales, vous a concocté des interviews décalées des artistes de la programmation. Björn Larsson s’est prêté au jeu des questions/réponses.

Cela fait maintenant 20 ans que vous êtes invité aux Boréales. Ne serait-ce pas le moment de déménager en Normandie ?
En fait, cela fait plus de vingt ans que je viens en Normandie. Vers la fin des années soixante-dix, j’ai fait une randonnée à pied de Dieppe jusqu’à Fécamp. À la même époque, je faisais du surf du côté des plages du Contentin et je rendais visite à une petite amie, dont les parents avaient une maison à Saint-Lô. En plus, je suis un grand amateur d’Arsène Lupin, connaissant ses exploits en Normandie et ailleurs sur les bouts de ses doigts habiles de cambrioleur… et j’aime le Camembert au lait cru ! Il n’empêche que je dois vous décevoir; étant navigateur, je préfère les côtes de la Bretagne nord et ouest. Cela dit, si vous pouviez me garantir par écrit, dûment signé, que je serai invité aux Boréales pour encore vingt ans à venir…

Pouvez-vous nous dresser un top 3 des livres qui ont marqué votre enfance ?
En premier, je citerai un Normand, à savoir Jules Verne, avec « Voyage au centre de la terre », qui était mon livre de chevet pendant de nombreuses années, au point où mon rêve très réaliste était pendant longtemps de devenir géologue. Ensuite, ce qui ne viendra pas comme une surprise, « L’île au trésor » de Stevenson… mais sans avoir voulu devenir pirate. Très jeune, un livre qui m’a beaucoup marqué fut « Nils Karlsson pyssling », écrit par Astrid Lindgren, qui raconte l’histoire d’un garçon qui passe beaucoup de temps seul à la maison, dans l’absence des parents, mais qui découvre qu’un autre garçon, Nils Karlsson, mais minuscule, habite un petit trou dans sa chambre et qui devient son ami.

Vous êtes restés un mois en résidence en Normandie. Quels sont les us et coutumes qui vous ont surpris ?
A vrai dire, pas grand-chose. Il faut dire que je suis arrivé en Normandie pour mon mois de résidence après une vie entière passée à étudier le français et les Français. Et puis, j’avoue que j’ai consacré mon mois à l’écriture plutôt que d’aller à la découverte des us et coutumes spécifiquement normands. Il reste que l’un des phénomènes qui m’a le plus surpris au cours des années en Normandie est justement votre festival, les Boréales, le plus grand festival de littérature et de culture nordique dans le monde. Cette passion pour une culture autre que la vôtre fait honneur également au vôtre et est, je crois, assez unique en son genre.

Vous avez un énorme succès en Italie et en France. Avez-vous des origines latines cachées ?
« Énorme » est un adjectif un peu exagéré, mais il est vrai que mes livres sont plus appréciés en France et en Italie qu’en Suède, où je suis un illustre inconnu. Je n’ai pas, à ce que je sache, des origines latines, mais d’un côté, j’ai toujours été plus attiré vers le sud que vers le nord, de l’autre, il doit y avoir quelque chose dans mes livres, pas seulement le fond, c’est-à-dire les histoires que je raconte, mais également la forme, c’est-à-dire ma manière de raconter, qui plaît particulièrement aux Méridionaux.

Propos recueillis par Isabelle

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